Illustration Molly
Il était une fois un humain, Ferdinand, qui s’était perdu dans un pays très froid. Il lui restait encore la force de marcher, mais il se demandait bien ce qu’il allait devenir, car le vent était puissant et glacial. Tout à coup, il aperçut une énorme bête marchant dans la neige. Il cria et il cria encore plus fort quand l’animal s’approcha de lui en gesticulant. Ses genoux se mirent à trembler, mais le courageux Ferdinand, qui était bleu de peur et de froid, réussit à reculer. Après quelques pas, il se rendit compte qu’il avait atterri dans une grotte. Il remarqua tout de suite qu’il faisait chaud. Une odeur de pommes flottait dans l’air. Comme il se sentit soulagé en voyant l’animal qui lui avait fait si peur, lui préparer un bon lit avec de la paille ! Comme il avait l’air gentil ! Oui ! que de prévenances et de douceur chez cette grosse bête-là !
Le lendemain matin, Ferdinand remercia son hôte et au moment de partir lui sourit de toutes ses dents. Une fois dehors, il constata qu’il faisait encore froid. Le vent le bouscula plusieurs fois méchamment, alors, il se remit bien vite au chaud chez celui qui était devenu son ami. Tous les jours, il essayait de sortir, mais il revenait toujours bien content de retrouver celui qu’il appelait maintenant Fanfan. Il se dit qu’il devrait attendre le printemps et que tant que les pâquerettes ne refleuriraient pas, il resterait là avec la grosse bête. Leur vie dans cet hiver était tranquille et le premier qui s’endormait trouvait l’épaule de l’autre comme oreiller. Mais, le vent avait de plus en plus de force…
Quand la bise sifflait vraiment trop fort, Fanfan allait dehors chercher toutes sortes de pierres afin de faire un petit mur à l’entrée de la grotte. Ferdinand n’était pas assez costaud pour braver la tempête, mais il donnait toujours un coup de main à son ami. Ils s’amusaient bien tous les deux. Ils étaient heureux, pourtant, le vent grossissait chaque jour davantage et s’ils devaient toujours travailler dur pour garder leur habitat à l’abri du froid. Un jour, Ferdinand dit à son ami :
– il nous faudrait une fermeture éclair !
Fanfan qui était en train de déplacer un énorme caillou s’arrêta net.
– Qu’est-ce que tu dis ?
– Il faudrait qu’avec les pierres on arrive à fermer cette grotte à la vitesse d’un éclair.
– Mais ce n’est pas ce que tu as dit ! Moi j’ai entendu que tu as dit : fermeture éclair.
– Ça ne change rien !
– Mais si, tu me mets au défi ! Ce n’est pas très gentil alors que je me donne tant de mal pour toi pour que tu ne ressentes pas le froid ni la faim… et la grosse bête se mit à pleurer…
Ferdinand le supplia d’accepter ses excuses et c’est alors qu’il découvrit qu’on peut être très doux et avoir très mauvais caractère. Fanfan sanglotait et se tordait les pattes en disant :
– Je n’y arriverai jamais, tu ne seras jamais heureux dans la grotte avec moi… si tu trouves un animal qui soulève plus vite que moi les pierres pour boucher une entrée, tu partiras…
– Mais non, disait Ferdinand.
– Si, j’ai peur que tu t’en ailles.
– Tu sais un mur pas tout à fait étanche, c’est bien aussi, ça fait un petit peu de souffle, pour entretenir le feu que je fais, c’est mieux. D’ailleurs, tu ne trouves pas qu’on est drôlement bien tous les deux !
Tout à coup, alors qu’ils se demandaient pardon, ils regardèrent chacun leurs pattes et leurs mains et exactement en même temps ils eurent la même idée ! Ah comme ils étaient contents !
Cette idée extraordinaire c’était que s’ils mettaient leurs doigts de pattes et de mains en les intercalant, il se formait un espace bien fermé et cela en un éclair ! Ensemble, ils pouvaient créer un mur et le défaire. Il suffisait de rapprocher leurs doigts et de bien les replier ou de les ouvrir. Ils s’écrièrent :
– – La voilà, la naissance des fermetures éclair ! et ils chantèrent toute la nuit.
C’était vraiment une bonne chose, il suffisait de reproduire ce phénomène avec des matériaux trouvés dans la nature et hop ! Cela permettrait de créer une barrière étanche pour se protéger du froid.
À cette époque, nous étions en pleine préhistoire et la peinture rupestre était en vogue… Ces deux-là eurent donc l’idée de faire une fresque dans leur grotte qui racontait ce qui venait de se passer. Était-ce une invention ou une découverte ? On ne le sait pas, dans ce cas-là, peut-être même que les deux idées se discutent… Ce que l’on sait c’est que des milliers d’années plus tard, des enfants et des scientifiques découvrirent ces dessins et ce secret.
Depuis on fait des fermetures éclair qui donnent aux vêtements un petit plus : la garantie de vivre bien au chaud, de ne pas mourir de froid ! On n’en met encore rarement à l’entrée des grottes parce qu’il faut vraiment beaucoup de force pour coudre les pierres. Mais, une chose est sûre : on trouvera beaucoup d’inventions si les humains et les animaux unissent leurs efforts. La vie sur terre sera plus facile si on peut rester solidaires comme sont les doigts de la patte et de la main pour faire naître une fermeture à l’abri de laquelle on se sent bien.
2 commentaires
Magnifique histoire courte. Qui connait des professeurs des écoles pour diffuser en classe ? Ou bien à lire dans toutes les chaumières aux enfants avant de s’endormir … pour qu’ils rêvent d’un monde meilleur !
Quelle jolie histoire ! Bravo pour votre poésie !